À propos de l’artiste

Fabiano est sculpteur. Nous pourrions nous arrêter là. Son œuvre parle d’elle-même.
Toute œuvre créée par l’imagination et le cœur de l’homme se suffit à elle-même.
Cela dépend du moment de sensibilité, de l’humeur et peut-être du temps.
Les sculptures de Bevilacqua parlent aussi.
Parfois elles chantent, parfois elles crient. Elles savent qu’elles doivent murmurer et ont le courage de rester silencieuses, sans voix, vous observant comme un vieux berger à l’ombre d’un hêtre. Cela dépendra de vous, cela dépendra d’elles, cela dépendra de l’hêtre.
La compréhension universelle de l’art existe à peine ; il n’y a pas de langue unique pour parler de l’art et des arts. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’alphabet ou de signes graphiques qui nous guident dans notre prononciation.
Voici quelques-unes des lettres trouvées dans les pages de Bevilacqua.
Il commence son voyage avec la sculpture à la fin des années 70 à Zurich.
Il poursuit son chemin à Florence où il obtient son diplôme à l’École internationale de céramique. Ensuite, il commence à exposer.
À Paris, il travaille avec Pascal Rosier et apprend les techniques de moulage. En 1982, il rencontre Régine Heim, une artiste majeure du mouvement suisse de la sculpture de l’époque. Il travaille avec elle jusqu’en 1997, en particulier sur des sculptures de grand format. Leur collaboration est intense.
Fabiano et Régine, avec le temps et dans le temps, partagent bien plus que la sculpture. Pendant des nuits d’insomnie ou lors de promenades dans les bois, un simple geste de la main suffit pour qu’ils se comprennent.
En 1984, et pendant trois ans, Bevilacqua vit en Apulie, à Presicce ; il est nommé par Pro Juventute Suisse pour ouvrir et diriger un centre social alternatif à la prison pour réinsérer les jeunes adultes dans la communauté. Un parcours difficile qui passe également par la sculpture. Une sculpture qui réalise être un moyen et pas seulement une fin en soi.
La manière de communiquer est la même qu’il a utilisée de 1984 à 2002 dans son travail d’enseignant lors d’ateliers de sculpture avec des adultes ayant des difficultés d’apprentissage. Des expériences professionnelles et sociales qui ont enrichi et continuent de marquer son vocabulaire, créant ainsi des pages de livres qui se tournent chaque jour.
Fabiano Bevilacqua a grandi à quelques pas de la maison de Jean Arp à Locarno, en Suisse, où il a trouvé son inspiration. Cette inspiration se manifeste dans les formes qui
réapparaissent dans ses sculptures, dépourvues de rhétorique éducative et célébrative. Elles sont empreintes de passions enfantines, issues des jeux et des rêves.
Il cherche, à travers ses techniques personnelles, la forme archétypale. Une forme essentielle qui est le commencement et non la fin ; une forme à la fois pleine et vide, qui est hier, aujourd’hui et peut-être aussi demain. Comme des épaves au fond d’une mer intemporelle, elles racontent le travail des vagues, se souvenant des œuvres des maîtres qui ont créé ces formes, à la fois comme des structures solides pour flotter, et des formes creuses pour sombrer. Une mort apparente qui s’efface dans la mémoire, et dans la transformation lente mais continue en quelque chose de nouveau. Le début et la fin du même ruban de machine à écrire. Ainsi, ses pages de bronze racontent l’histoire de ceux qu’elles reflètent.
Chaque fragment est une pensée, un plaisir, une douleur, chaque page une émotion. Écrites ou encore à écrire, dans le jeu continu de l’espace et du temps.
Ses personnages aussi, qu’il s’agisse du paisible homme-poisson, du squelette ou du roi farouche, s’élèvent et tombent, meurent et renaissent, sont et deviennent, tout l’espace que les pages
occupent, ont occupé ou sont sur le point de conquérir. Bevilacqua maîtrise son jeu dans ses bronzes qui, bien qu’oxydés aujourd’hui, mémorisent la cire,
les cordes et les tiges qui sont la création et l’état de larve avant la fusion.
Aujourd’hui, ces cires n’existent plus. Même si les cordes et les squelettes ont brûlé dans le moule, ils sont toujours là.
Auteur : Marcello Fusetti
Contact
fabianobevilacqua@gmail.com +33 6 31 33 19 66
Heures d’ouverture
Lundi – Vendredi : 10h – 20h
Week-ends : 10h – 21h
Jours fériés : Fermé